- revirer
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revirerv. (Québec) Fam.rI./r v. tr.d1./d Revirer ou revirer de bord: retourner. Revirer un matelas de bord. Revirer la tête.|| v. Pron. Se retourner.d2./d Revirer de bord ou revirer à l'envers: renverser, mettre à l'envers. Manifestants qui revirent à l'envers une voiture de police.d3./d Revirer à l'envers: mettre en désordre.— Fig. Bouleverser. Cet accident l'a revirée à l'envers.d4./d Fig. Revirer (qqn): mal recevoir (qqn), le repousser.d5./d v. Pron. Fig. Se revirer contre qqn, se retourner contre lui.d6./d Loc. Revirer son capot de bord: V. capot (1, sens 2).— Revirer une brosse: V. brosse (sens 4).rII./r v. intr.d1./d Revirer ou revirer de bord: revenir sur ses pas.d2./d Changer à nouveau de direction.⇒REVIRER, verbeA. — Intrans., vieilli1. MAR. Virer de nouveau. Revirer de bord. Nous touchâmes à un autre fleuve (...). De là nous revirâmes et gagnâmes l'île de Cernes (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 232).— P. ext. Changer de direction. Il tente (...) d'ouvrir la grille... Il hésite... Il revire, il revient vers nous, vers la maison (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 321).2. Au fig. Changer d'opinion, d'attitude. Quand il [Fontanes] vit le libéralisme naître, s'organiser (...) il s'effraya du mouvement nouveau qu'il imputait à la faiblesse du système, et revira légèrement (SAINTE-BEUVE, Portr. littér., t. 2, 1838, p. 302).B. — Trans., région. (Centre et Ouest). Retourner (un objet). En partic. Revirer un fromage. Retourner puis racler un fromage pour enlever les moisissures de surface. On vire et on revire ces fromages [de Roquefort] (FÉN. 1970).Prononc. et Orth.:[
], (il) revire [-
]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 « éviter quelque chose par crainte » (Roman de Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 8706); 2. 1216 « tourner » (ANGER, Dial. St Grég., 235, Meyer, Rec., p. 343 ds GDF.); 3. 1677 terme de mar. (Mém. de Villette, p. 51 ds JAL); 4. 1743 « faire une revirade au jeu de trictrac » (Trév.). Dér. de virer; préf. re-.
DÉR. 1. Revirade, subst. fém. a) Jeux (trictrac). ,,Action d'un joueur qui, pour faire une case avancée, emploie une ou deux dames de cases déjà faites`` (Ac. 1798-1878). b) Synon. de revirement. Elle s'est trop engagée [l'Angleterre] sur la question italienne pour faire une revirade subite (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Montijo, t. 2, 1859, p. 132). — []. Att. ds Ac. 1762-1878. — 1res attest. a) 1588 « réplique, riposte » (MONTAIGNE, Essais, III, 8, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 936), b) 1611 « action de revirer, de se retourner » (COTGR.), c) 1743 terme de jeu (Trév.); de revirer, suff. -ade. 2. Revirage, subst. masc. Opération consistant à retourner puis à racler les fromages de Roquefort pour enlever les moisissures de surface qui obstruent les canaux d'aération de la pâte (d'apr. FÉN. 1970, LUQ.-BOUD. Lait 1976). — [
]. — 1re attest. 1893 (Gde Encyclop. t. 8, p. 197a, s.v. fromage de Roquefort); de revirer, suff. -age.
revirer [ʀ(ə)viʀe] v. intr.ÉTYM. Déb. XIIIe; « éviter par crainte », mil. XIIe; de re-, et virer.❖♦ Vieux.1 Virer en sens contraire.2 (1740). Changer de manière d'agir, de penser.❖DÉR. Revirage, revirement.
Encyclopédie Universelle. 2012.